Faute d’entretien des digues, la ville sénégalaise de Sédhiou au bord du ravin
6 juillet 2018
Sédhiou compte environ 20 000 habitants. Le ravin qui s’y est formé est désormais profond, et traverse rues, cours privées et cimetières et se creuse davantage chaque année. Notre Observateur Seydou Tamba Cissé, étudiant en journalisme et riverain inquiet, a souhaité lancer l’alerte.
Le fossé de Sédhiou, photographié par notre Observateur .
« On déplore une dizaine d’accidents chaque année »
Ce fossé s’est dramatiquement creusé ces cinq dernières années, quand des digues qui contenaient les eaux s’écoulant vers le fleuve Casamance – qui borde la ville à l’est – se sont considérablement dégradées. Dès lors, l’érosion a endommagé le sol chaque année davantage, notamment lors de la saison des pluies, quand l’eau le remplit.
Plusieurs propriétés privées traversées ou longées par le ravin, sur lequel sont posées des planches en guise de pont de fortune. Photos de notre Observateur.
Ce ravin traverse les quartiers Santassou, Montagne rouge et Jules Counda. Il passe dans les cours des maisons, au bord des routes et en plein milieu du cimetière, désormais coupé en deux par le fossé. Les cérémonies d’inhumation sont devenues compliquées voire dangereuses.
Le cimetière de Sedhiou, lui aussi traversé par le ravin couvert d’ordures. Photos de notre Observateur.
Par ailleurs, on déplore une dizaine d’accidents chaque année. Des personnes peu familières du quartier ne font pas attention, notamment la nuit, et tombent dans le fossé à pied, à vélo ou à moto. Ce ravin a même causé un accident de voiture en 2015. De nombreux animaux tombent dans le trou, et certains y meurent.
« Les autorités ne font rien »
Aujourd’hui les habitants ont installé de nombreux petits ponts de fortune pour pouvoir passer au-dessus, mais ils ne sont pas solides et sont dangereux pour les enfants ou les personnes âgées.
À chaque élection, les candidats à la mairie viennent nous faire toutes sortes de promesses. L’État fait venir des experts qui prennent des mesures pour soi-disant entamer la construction. Mais rien n’a été fait. Ce ravin est depuis devenu un dépotoir où les ordures s’accumulent.
La rédaction des Observateurs de France 24 a contacté par téléphone le maire de Sédhiou, Abdoulaye Diop, qui n’a pas souhaité commenter la situation.