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Augustin Diamacoune Senghor Histoire de la Casamance (1645-1960) – Foi – Patriotisme – Hommage

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Histoire de la Casamance (1645-1960) – Foi – Patriotisme – Hommage
Cet ouvrage est l’œuvre posthume de l’Abbé Diamacoune un des « penseurs » de la rébellion casamançaise. Il s’agit d’un recueil de textes des années 1970-80 dont certains sont en relation avec des émissions radiodiffusées. Ce n’est pas un travail d’historien mais le récit de faits en rapport avec l’histoire de la Casamance, présentés dans un grand désordre chronologique, de 1645, date de la fondation de la ville de Ziguinchor par les Portugais qui ont évangélisé la zone côtière jusqu’à l’indépendance de 1960. Il s’agit plutôt d’un manifeste à la gloire de l’esprit de résistance des Diolas face à la colonisation française et même à la domination sénégalaise, un pamphlet en faveur de l’œuvre missionnaire dénonçant notamment la franc-maçonnerie de l’administration coloniale1.

Les premières pages introduisent le lecteur dans ce projet éditorial, offre une rapide présentation de la Casamance2 et un panorama d’une trentaine de pages, en quelques dates de l’histoire de la région.

On le comprend très vite les Diolas sont une ethnie rétive à toute autorité extérieure.

Que retenir de cet ouvrage ?

Le récit des révoltes de la fin du XIXe siècle montre une difficile pacification3. L’histoire de deux rois du Kasa4 Ahumusel Diabone et Sihalébé Diatta permet de comprendre les différentes fonctions royales.

L’auteur dénonce la politique de recrutement des tirailleurs sénégalais durant la grande Guerre qui donne lieu à une forte résistance5. Plusieurs textes sont sont consacrés à Alinsiitowé Diatta, figure emblématique de la résistance pour s’être opposée en 1942-43 aux réquisitions de riz6, qui est pour l’auteur une sorte de Jeanne d’Arc africaine avec des visions animistes7.

Quelques portraits de femmes fortes montrent le rôle des femmes dans la société diola.

L’auteur cherche les motifs de résistance du « pays du refus », hostilité à l’impôt, à l’hôpital, à l’école et au service militaire. Les éléments évoqués tiennent parfois plus du ragot que d’une véritable démonstration.

D’autres textes présentent des éléments de la culture animiste et notamment le bois sacré ou la structure de la société traditionnelle diola-flup8 : place de la femme, les trois piliers : le clan, la cité, la nation. Il décrit des éléments de l’initiation des jeunes filles ; le jeûne « emmomo ».

Si ce livre ne saurait remplacer un bon ouvrage d’historien, il peut permettre d’approcher l’identité diola.

Notamment contre l’administrateur William Ponty et le député Blaise Diagne

Pour aller plus loin et surtout plus historique voir la thèse de Philippe Méguelle, Chefferie coloniale et égalitarisme diola – Les difficultés de la politique indigène de la France en Basse-Casamance (Sénégal), 1828-1923. Egalement Histoire de la Casamance: conquête et résistance, 1850-1920, Christiane Roche, Karthala, 1985

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