Benoit Sambou sur la mise en place du Pôle- Casamance : «éviter de mettre la charrue avant les bœufs !»

Ce 9 aout les acteurs territoriaux ont lancé officiellement le pôle Casamance à Sédhiou. « C’est l’aboutissement d’un cheminement des collectivités du sud du pays depuis le fameux appel de son Excellence Macky Sall lors du conseil des ministres décentralisé à Ziguinchor le mercredi 27 juin 2012. », lance Ibrahima Makama Diakhaté. Pour le jeune apriste cette décision symbolise « une prise de conscience de la pertinence de la vision du président de la République ».Ainsi, « 113 communes et 9 départements avaient décidé d’un commun accord d’aller à ce pôle conformément à l’ingénieuse idée de la territorialisation des politiques publiques. »
S’il se félicite de la mise en place du pôle territoire Casamance, Benoit Sambou n’est pas pressé de voir cette collectivité stratégique sortir de terre. « Il faut éviter de mettre la charrue avant les bœufs ! », prévient le Président de la commission national du dialogue des territoires (CNDT). Il a pris part ce jeudi, à une « rencontre de capitalisation, de validation des domaines de coopération et de mise en place du Pôle-territoire Casamance ». S’adressant aux acteurs territoriaux du sud du pays qui ont participé à cette rencontre initiée par le Ministère de la Gouvernance Territoriale, du Développement et de l’Aménagement du Territoire, le Ministre d’Etat a insisté sur la nécessité de ne pas bruler les étapes pour arriver à bon port.
Pour Benoit Sambou c’est une suite logique de l’acte III de la décentralisation dont l’objectif principal est d’organiser le Sénégal en territoire viable, compétitif.
Il ne faut pas donner raison à ceux qui pensent que le développement de l’Afrique est plombé par le fait que l’Etat a précédé la nation. C’est à dire l’administration et l’organisation territoriale ont précédé le commun désir de vivre ensemble.
Face à l’empressement des acteurs qui attendent de voir la mise en place du pole le Président du CNDT partage sa réflexion.
« Il faut un processus expérimental. L’entité Casamance a existé depuis les indépendances .Cette entité a été réorganisé en 3 régions par la volonté des acteurs locaux. Ça peut être un atout mais il faut que ça nous serve d’expérience. Pour ne pas commettre les mêmes erreurs nous devons expérimenter notre désir d’être ensemble. Expérimenter une volonté d’être ensemble, la possibilité d’identifier des programmes structurants à travers l’intercommunalité et qui servent le développement des collectivités et la réalisation des objectifs ».
Pour ce faire, le Ministre d’Etat recommande de « mettre les collectivités en état de mobiliser par elles même des ressources à travers des instruments ou des financements innovants ».
« Il ne faut compter seulement sur l’Etat provident .Cela requiert de l’audace et de la volonté des élus de se mettre ensemble et gérer les ressources pour susciter l’intérêt du secteur privé. Si ce processus est expérimenté nous pourrons au bout d’un certain temps évaluer et voir s’il faut installer définitivement la Casamance en tant que collectivité territoriale ».
Optimiste quant à la réalisation de cette vision du chef de l’Etat Macky Sall lancée en 2015 ,Benoit Sambou reconnait qu’un grand pas a été effectué aujourd’hui .C’est pourquoi il souhaite que la mise en place du pole territoire Casamance s’effectue dans les meilleurs délais et que sous aucun prétexte il ne faut pas bruler les étapes.
« L’intercommunalité sera le ciment le ferment qui permettra aux différentes collectivités de pouvoir s’organiser d’avoir un vécu solidaire et de pouvoir exploiter en commun les richesses et les potentialités de la Casamance », soutien-t-il avec force conviction.
Pape Ibrahima M Diakhaté : « Il faut régler la question de l’enclavement ».
L’idée est bonne et généreuse il faut veiller sur sa matérialisation », souligne Ibrahima Makama Diakhaté.
« C’est une mutualisation des efforts des territoires .Il faut à tout prix la question de l’enclavement interne de la région de Sédhiou.
A défaut des pôles territoire on aura des rôles dérisoires .Sédhiou qui a une position centrale doit être au cœur des affaires.
Il faut également faire un nivellement. Sédhiou ne peut être considéré comme la dernière roue de la charrette et traitée en parent pauvre. La preuve l’Anrac semble être uniquement dédiée à Ziguinchor au détriment de Sédhiou et de Kolda.
Il faut vite corriger le nivellement », martèle l’apériste.
Pape Ibrahima Diakhaté de poursuivre.« C’est l’aboutissement d’un cheminement des collectivités du sud du pays depuis le fameux appel de son Excellence Macky Sall lors du conseil des ministres décentralisé à Ziguinchor le mercredi 27 juin 2012. Conscients de la pertinence de la vision du président de la République, 113 communes et 9 départements avaient décidé d’un commun accord d’aller à ce pôle conformément à l’ingénieuse idée de la territorialisation des politiques publiques.
Ce qui est remarquable dès lors, c’est que le Pôle Casamance, nanti de ses 1.700.000 habitants et couvrant une superficie de 28350 km2, tel qu’il est sorti de l’imagination fertile du Président de la République, continue de susciter un énorme enthousiasme populaire et emporte l’adhésion de tous les fils de la Casamance. Cet élan populaire est fortifié par ce génie du chef de l’Etat qui avait jeté les bases d’un nouveau paradigme d’une ingénierie territoriale qui allait inaugurer l’ère d’une requalification des projets structurants et des programmes porteurs pour mettre la Casamance sur les rampes du développement.
Toutefois, de plus en plus l’enthousiasme généralisé a laissé place à des hésitations, du moins du côté de Sédhiou. Allez savoir !
C’était lors du conseil des ministres délocalisé de Ziguinchor le mercredi 27 juin 2012 que le Président de la République avait déclaré à la face du monde cette généreuse idée qui postule pour « l’option de territorialisation et projet territoire de l’Etat en Casamance ». Celui de Saint-Louis tenu le 7 juin 2012 a réitéré l’idée qui s’adossait sur l’Acte III de la Décentralisation annoncé à cet effet. Cela devrait déboucher sur une réelle politique de valorisation des territoires d’ici 2022 »
Ousmane Demba