L’intégration du Sénégal avec la Gambie et la Guinée Bissau ne se ferra pas sans une Casamance émergente.

L’intégration avec la Gambie et la Guinée-Bissau ne se fera pas sans une Casamance émergente !
Telle est la conviction du banquier Moustapha Sow, Directeur général de SF Capital.
Car les problèmes de liaison et de transport qui constituaient une barrière entre la Casamance et le reste
du pays ne sauraient être aujourd’hui une excuse valable pour les investisseurs, avec la réception
prochaine du pont de Faréfégny.
Dans le cadre du «Week-end de la presse» initiée à Cap Skirring par l’Association des
professionnels de l’information et de la communication (Apic) ; et qui comprenait plusieurs panels,
axés sur les thématiques : Paix, Sécurité, Développement et Intégration sous-régionale,
Moustapha Sow, Directeur général de SF Capital, a traité de «la place de la Casamance dans
l’intégration sous-régionale». Aux cotés du Dg de la Senelec et du journaliste politologue, Yoro
Dia, Moustapha Sow, ancien Directeur Afrique d’Iciec, filiale du Groupe de la Banque islamique de développement (Bid) a d’abord présenté la Casamance comme la plus importante région du
Sénégal à cause de sa position géographique, mais également du point de vue stratégique et
économique.
Conscient que le développement du continent devrait forcément passer par l’intégration
économique, le financier international estime que la Zlec (Zone de libre-échange continentale)
lancée par l’Union africaine, constitue aujourd’hui le programme le plus ambitieux et le plus
important pour les pays africains. «Car si on regarde en termes d’échanges, le continent africain
représente le continent le plus faible avec 12 à 15% là où les autres continents font entre 60 à
70%. Et qui parle de zone de libre-échange parle de proximité», a-t-il soutenu. Et pour ce qui est
du Sénégal, il est clair que du point de vue stratégique, la zone de libre-échange continentale ne
peut réussir, de l’avis du directeur de SF Capital, sans une intégration avec la Gambie et la
Guinée-Bissau. Et l’intégration avec la Gambie et la Guinée-Bissau ne se fera pas, selon lui, sans
une Casamance émergente.
Louant la prise de conscience et les efforts consentis par l’Etat du Sénégal pour la finalisation du
pont de Faréfégny en Gambie, Moustapha Sow a martelé avec forte conviction que cet ouvrage
qui sera bientôt réceptionné, constitue l’une des infrastructures les plus importantes de la sousrégion,
pour promouvoir les échanges économiques de la Casamance. «Le développement d’un
pays passe par trois étapes : l’agriculture, l’industrialisation et la consommation de masse. Et qui
parle d’agriculture au Sénégal, parle de la Casamance et c’est l’agriculture qui favorise bien
évidemment l’industrialisation», a indiqué Moustapha Sow. Chose qui sera rendue favorable par le
développement des infrastructures qui jusqu’ici ont constitué un frein aux échanges interafricains.
«Les investisseurs doivent comprendre que le problème de liaison et de transport entre la
Casamance et le reste du pays n’est plus une excuse valide et valable ; et ce, du fait que des
entreprises basées au niveau du sud du pays font des produits de qualité et sont partout
présentes au Sénégal», dixit Moustapha Sow.
Le directeur de SF Capital a déclaré que la performance économique de l’Etat du Sénégal sur
l’eurobond, les performances en matière d’infrastructures au Sénégal, magnifiées sur
l’international, contrastent vivement avec le débat en interne sur la santé financière du pays.
«Cela ne fait pas trop sérieux ; car le Sénégal se métamorphose, le Sénégal est en train de passer
d’une économie pauvre à une économie émergente, avec une classe moyenne qui émerge»,
professe-t-il.
le quotidien