Scandale à l’hôpital régional de Ziguinchor : «Notre silence serait synonyme de complicité»

Les populations de la capitale sud ne font plus confiance au Centre hospitalier régional de Ziguinchor. La pullule est amère et les populations ne peuvent l’avaler. Ne pouvant pas supporter ce énième décès d’un malade sans assistance médicale dans la part des médecins, «notre silence serait synonyme de complicité», ont-elles laissé entendre. Des cris de cœur qu’elles ont lancé après la mort d’Ibrahima Diop, employé à la pharmacie dans ladite structure sanitaire. Elles interpellent le Chef de l’Etat Macky Sall.
«Notre silence face à ce qui se passe à l’hôpital régional de Ziguinchor serait synonyme de complicité. Ce Centre hospitalier régional de Ziguinchor qui devrait servir à sauver des vies, est devenu un mouroir pour les populations de Ziguinchor. Le mépris de ces agents de l’État sur les patients est devenu insupportable. Ils mettent l’argent avant toute consultation. Ils te font souffrir, humilier, traîner puis t’achève en te tuant», se désole Aly Diédhiou, un habitant du quartier de Castor, situé dans la périphérie de Ziguinchor.
A l’en croire toujours, «nous n’avons plus confiance à l’hôpital régional.» «Est-ce que nous devons continuer ainsi en perdant chaque fois des personnes qui nous sont si chères? », s’interroge Aly Diédhiou. Pour ces habitants de Ziguinchor, «plusieurs personnes ont perdu la vie à l’hôpital régional de Ziguinchor par négligence. «Nous pouvons citer entre autres la femme qui a été évacuée de Djembéring et qui a fini par perdre la vie, celui du journaliste Mamadou Papo Mané de Walfadjri et récemment le samedi 23 novembre 2019, notre frère et ami de l’ASC Castors de Ziguinchor, Ibrahima Diop, agent de cet hôpital qui aussi est mort à la suite d’une négligence», a regretté notre interlocuteur Aly Diédhiou. «Triste et regrettable», dira, le cœur meurtri Mme Fatou Diop Faye, commerçante à Ziguinchor.
Pour sa compagne Mme Diariétou Badji, «nous interpellons le Chef de l’Etat car, l’heure est plus jamais grave à l’hôpital régional de Ziguinchor. Nous n’en pouvons plus et nous ne voulons plus de cette situation qui ne cesse de porter, de jour en jour, des coups durs à nos populations», soupire-t-elle. «La situation est devenue plus inquiétante car s’il n’existe plus de solidarité à l’interne entre collègues, je ne saurais imaginer pour nous de l’extérieur de cette institution sanitaire. Pourtant pour un service public, nous citoyens que sommes, nous avons contribuer considérablement à la réussite du téléthon organisé par l’hôpital dont l’objectif était pour l’amélioration de la prise en charge des patients.
A ce jour, rien de cela n’a changé. Le problème ce n’est pas les bâtiments que vous êtes en train de construire mais, un changement de comportement des médecins. Chers médecins, vous avez été affecté ici à Ziguinchor, en Casamance pour servir la Nation et soigner les populations que nous sommes. Nous sommes des humains donc nous méritons considération et respect à égale dignité », a conclu Aly Diédhiou qui n’a pas d’interpeller le ministre de la Santé Abdoulaye Diouf Sarr à qui il demande de mettre fin à la situation qui règne dans cet hôpital.
Une institution qui, selon les Ziguinchorois, «est comme une armée mexicaine où chacun est chef en ce moment et où rien ne peut y prospérer.» «Le Directeur est-il impuissant devant certains médecins qui se comportent comme des rois ou comme des princes héritiers», s’interrogent les populations.
Source: sanslimitesn.com